Fluorotechnique : 4 décennies au service du revêtement
Fluorotechnique, acteur clé du revêtement de surface en France, est aussi le plus ancien locataire de Mozinor. Depuis 1981, l’entreprise met son savoir-faire au service de secteurs réputés pour leurs niveaux d’exigence élevés tels l’aéronautique, le nucléaire, l’aérospatial ou encore le médical.
Quand on lui demande de présenter son activité, Serge Lutinier, le responsable du site montreuillois de Fluorotechnique, répond très simplement « je suis un peintre ». Et effectivement, le cœur métier de Fluorotechnique consiste bel et bien à appliquer une peinture – « de luxe », consent toutefois notre interlocuteur – sur diverses pièces de haute volée et de différentes matières (acier, inox, titane, plastique, céramique…). Ainsi, on trouve, soigneusement rangés dans les 2500 m² des locaux montreuillois, des carters d’hélicoptères, des moules de pneumatiques destinés à Michelin, des cathéters, des engrenages, de la boulonnerie… Tous se distinguent par leur teinte mate qui signe la présence d’un revêtement appliqué par Fluoretechnique destiné à améliorer les qualités originelles de la pièce brute. Selon le traitement choisi, la pièce offrira une meilleure résistance à l’usure, aux hautes températures, aux chocs, aux attaques chimiques… Le plus souvent, elle se distinguera également par son caractère anti-adhérent, une vertu très appréciée en aéronautique pour les économies qu’elle permet de réaliser sur l’entretien en évitant les opérations de lubrification et de maintenance. Et c’est cette propriété spécifique qui fait toute la technicité du métier de Fluorotechnique puisqu’il s’agit de faire adhérer sur une pièce un revêtement plébiscité pour ses propriétés non adhérentes. Un défi – pour ne pas dire une quadrature du cercle – que relève l’entreprise depuis plus de 40 ans et qui explique sans doute pourquoi Serge Lutinier a précisé avoir une équipe de peintres « de luxe ».
Responsabilité environnementale
« Pour obtenir le résultat escompté, il faut faire un très léger microsablage. On aura ainsi une rugosité mécanique qui permettra d’appliquer un revêtement très fin et de doter alors la pièce originelle de cette propriété anti-adhérente ». Un travail minutieux confié à un personnel hautement qualifié qui, non content de tout savoir du sablage, du grenaillage ou encore du microbillage, est également capable d’appliquer un revêtement de seulement 3 microns, soit 25 fois moins que l’épaisseur d’un cheveu. Ce savoir-faire très pointu justifie l’obtention de nombreux agréments et certifications indispensables pour travailler pour des secteurs de pointe aussi exigeants que l’industrie aéronautique ou aérospatiale. Ainsi, l’entreprise compte parmi ses faits d’armes d’avoir contribué au revêtement de pièces d’Ariane ou, plus récemment, d’avoir rénové les moucharabiehs de l’Institut du monde arabe de Paris. Fluorotechnique a appliqué un graphite sur les galets des fameux moucharabiehs en forme de diaphragme imaginés par Jean Nouvel afin d’en permettre l’utilisation à sec et sans entretien pendant… 30 ans. Une gageure et une très belle carte de visite qui permettent à la société de mettre en avant sa maîtrise, au-delà du Téflon®, d’une multitude de traitements de surface parmi la soixantaine proposée pour répondre aux demandes, extrêmement variées, de ses clients. D’autant plus consciente de sa responsabilité environnementale qu’elle se situe à Mozinor et donc au cœur de la ville comme l’a voulu Claude Le Goas, Fluorotechnique confie la valorisation de ses déchets à Chimirec. Consciente également de la menace que fait peser à terme la réglementation européenne Reach sur l’emploi des Téflons®, Fluorotechnique investit beaucoup en recherche et développement pour imaginer des solutions alternatives. Depuis sa création, la société n’a cessé de réduire son utilisation des revêtements Teflon®, les faisant passer de 80% en 1981 à moins de 20% aujourd’hui. Le développement des technologies Microfral en 2012 et Lubodry en 2022 vont permettre d’aller encore plus loin dans cette orientation. Le Microfal – utilisé par exemple pour les galets de l’institut du monde arabe actuellement en fonctionnement – illustre parfaitement cette volonté.